LZ 3780
Dominique-Auguste Lereboullet: Bericht über den Vortrag Büchners; Paris 7. September 1836

société d’histoire naturelle de strasbourg
(Extraits des procès-verbaux.)
Séance du 4 mai 1836.

physiologie ichthyologique: Nerfs des poissons. – M. Büchner termine la lecture d’un Mémoire qu’il a présenté à la Société, sur les nerfs des poissons.

D’après les recherches de cet anatomiste, faites principalement sur le Barbeau, cinquante-huit paires de nerfs partent du cerveau et de la moelle épinière; de ce nombre, dix ont leur origine dans l’intérieur de la cavité crânienne et portent le nom de nerfs cérébraux; ce sont, d’après l’auteur: l’olfactif, l’optique, l’ocolu-moteur, le pathétique, l’abducteur, le trijumeau, le glosso-pharyngien, l’acoustique, le vague et l’hypoglosse.

Pour mieux faire saisir les rapports entre l’origine de ces nerfs et les cordons médullaires, M. Büchner présente d’abord quelques considérations sur la structure du cerveau.

La moelle épinière se compose de quatre cordons, deux supérieurs et deux inférieurs; ces cordons forment les corps pyramidaux supérieurs et inférieurs, lesquels, en s’épanouissant, donnent naissance à la masse cérébrale elle-même. Les pyramides inférieures se divisent en deux faisceaux, un externe et un interne; les pyramides supérieures se divisent aussi en deux faisceaux, un supérieur et un inférieur; ces quatre faisceaux, par leur épanouissement, forment les différens organes cérébraux.

Après ces considérations, M. Büchner décrit les dix paires cérébrales, en s’attachant particulièrement à bien préciser leur origine.

Le nerf optique provient immédiatement du feuillet externe des tubercules optiques; son origine fait voir qu’il appartient entièrement aux cordons supérieurs. Au-devant du lobule optique de Serres, il s’unit à celui du côté opposé par une commissure; l’entrecroisement des fibres nerveuses est complet.

L’olfactif paraît provenir du vaisseau qui, des pyramides supérieures, se porte dans les cuisses du cerveau; il appartient donc aussi aux cordons supérieurs de la moelle. Il s’unit également à celui du côté opposé par une commissure.

L’oculo-moteur commun s’insère sur les pyramides inférieures; il se distribue aux muscles de l’oeil, comme chez l’Homme. De plus il reçoit un filet du nerf ophthalmique de Willis et envoie un rameau dans le globe de l’oeil.

Le nerf pathétique provient des parties latérales de la moelle, près du bord du faisceau pyramidal inférieur qui pénètre dans les tubercules optiques.

L’abducteur naît des pyramides inférieures, derrière les éminences mamillaires.

Le trijumeau, semblable à un nerf spinal, est formé par deux racines, une antérieure et une postérieure, qui proviennent des pyramides inférieures et supérieures. La racine postérieure se renfle en un ganglion très fort, irrégulier; l’antérieure longe le bord interne du ganglion et se porte à la rencontre des branches du nerf. Ces branches qui partent du ganglion sont au nombre de cinq. M. Büchner les désigne sous les noms d’ophthalmique, maxillaire, sphéno-palatin, operculaire et récurrent.

L’ophtalmique de Willis envoie un filet à l’iris; les rameaux sphéno-palatin et maxillaire répondent aux nerfs maxillaires supérieur et inférieur; le rameau operculaire représente le nerf facial des animaux supérieurs. Si cette dernière assertion est exacte, le nerf facial serait primitivement un rameau du trijumeau. Ce rameau se distribue aux muscles des opercules, de l’appareil tympanique, et à la membrane branchiostège. Le rameau récurrent est très-remarquable et semble particulier aux Cyprins. Il provient des bords postérieur et inférieur du ganglion, se porte en arrière dans l’intérieur de la cavité du crâne, sur les côtés de la moelle arrangée, et se divise en deux branches: l’une supérieure, qui se rend au ganglion du nerf vague; l’autre inférieure, qui s’unit aux racines de l’hypoglosse. „Ce rameau, dit M. Büchner, est difficile à déterminer; je crois qu’il répond au long rameau latéral di trijumeau observé dans d’autres poissons par Cuvier, Weber et Desmoulins.“

Le nerf acoustique provient des parties latérales de la moelle, derrière les racines postérieures du trijumeau. On peut suivre son faisceau de racines jusqu’au tubercule impair du quatrième ventricule, il appartient ainsi aux pyramides supérieures. Il se divise de suite, sans sortir du crâne, en deux faisceaux; l’un, supérieur, qui se rend aux deux ampoules antérieures et au vestibule; l’autre, inférieur, qui passe entre les fibres du récurrent et se rend à l’ampoule postérieure.

Le glosso-pharyngien naît, au-devant du nerf vague, des pyramides supérieures, traverse un trou de l’occipital latéral inférieur et se rend au premier arc branchial et à la peau de la cavité buccale. Ce nerf se montre ici comme un rameau du nerf vague.

Le nerf vague provient de ce qu’on appelle les lobes du nerf vague, reçoit en outre un faisceau de racines du bord supérieur du quatrième ventricule, puis se renfle en un énorme ganglion, duquel partent, en avant, les nerfs branchiaux, en arrière, les nerfs pharyngiens, le rameau intestinal et le rameau latéral. De plus il fournit quatre ou cinq faisceaux nerveux qui vont animer l’organe glanduleux qui tapisse la voûte palatine des Cyprins et que l’on connaît sous le nom de langue de carpe. Chaque branchie reçoit trois nerfs, lesquels sont pourvus, chacun, d’un renflement ganglionaire. Le rameau intestinal donne des filets au pharynx, envoie un rameau délié au coeur; puis, après avoir fourni trois ou quatre filets au canal intestinal, s’unit, du côté droit, au nerf splanchnique. Le rameau latéral court un peu au-dessus de la ligne latérale, dans toute la longueur du tronc, jusqu’à la nageoire caudale, où il se divise en deux filets, s’anastomose avec les nerfs de la queue, et envoie des ramifications aux rayons de cette nageoire.

Dans son trajet, ce nerf s’anastomose avec des rameaux superficiels provenant des nerfs spiraux et donnent des filets dont quelques uns se rendent à la peau. On ignore encore si ce nerf préside à la sensibilité ou à la motilité, ou s’il sert à la respiration cutanée.

Le nerf hypoglosse naît de la moelle allongée, derrière le quatrième ventricule, par deux racines, l’une supérieure, déliée, l’autre inférieure, large. Il s’unit à la branche inférieure du récurrent, pénètre par le grand trou ovale dans l’occipital latéral inférieur, s’anastomose avec le premier nerf spinal et se divise en deux branches: la postérieure se rend aux muscles des nageoires pectorales; l’antérieure, au muscle sterno-hyoïdien.

Les nerfs spinaux naissent tous par deux racines, une supérieure et une inférieure, passent entre deux vertèbres, envoient supérieurement des filets aux muscles de l’épine et se divisent en deux rameaux, un superficiel et un profond, qui longent les côtés et se distribuent aux muscles du tronc. La racine supérieure de tous les nerfs spinaux est munie d’un ganglion considérable.

Le nerf grand sympathique ne consiste qu’en un filet très-faible, situé le long de la colonne vertébrale, dans la plus grande partie de son étendue. Ce filet est sans renflemens notables; cependant on aperçoit 8 ou 10 ganglions dans sa partie antérieure, dont les trois premiers surtout sont très-apparens; le plus antérieur se confond avec le rameau operculaire du trijumeau. De ces ganglions partent des filets qui s’anostomosent avec l’hypoglosse, le glossopharyngien et le vague; d’autres filets vont aux branchies; enfin, le dernier rameau constitue le nerf splanchnique qui s’unit au rameau intestinal du nerf vague. Le tronc qui en résulte accompagne l’artère coeliaque, envoie des filets au foie, à la rate, au canal intestinal, et se termine par un petit ganglion duquel part le plexus séminal.

Si l’on compare les nerfs cérébraux des poissons aux nerfs des autres vertébrés, on trouve 6 paires qui sont communes à tous, savoir: l’olfactif, l’optique avec les nerfs musculaires de l’oeil, le trijumeau, l’acoustique, le vague et l’hypoglosse. Les nerfs facial, glosso-pharyngien et accessoire de Willis, au contraire, ne se montrent originairement que comme des branches du trijumeau et du nerf vague, et, dans les différentes classes, apparaissent, tantôt comme des ramifications de ces nerfs, tantôt comme des nerfs isolés. M. Büchner appelle le premier groupe nerfs primitifs, et le second nerfs dérivés. Les nerfs primitifs se comportent comme des nerfs spinaux, en ce que chacun d’eux, à l’exception de l’olfactif et de l’acoustique, naît par deux racines des cordons supérieurs et inférieurs de la moelle, et qu’en outre la racine supérieure de l’hypoglosse, du trijumeau et du nerf vague, se renfle en un ganglion. Pour le nerf optique, la réunion des deux racines n’a pas lieu, la racine inférieure reste séparée et se divise méme en trois nerfs isolés: l’oculo-moteur, le pathétique etl’abducteur. Pour les nerfs acoustique et olfactif, la racine supérieure est seule apparente déjà dans les poissons. Ils se comportent comme l’hypoglosse dans l’homme, ou, en général, la racine inférieure est seule visible, tandis que, dans les poissons et dans quelques mammifères, on trouve aussi la racine supérieure.

Les nerfs primitifs se divisent aussi en deux groupes; l’un qui comprend l’optique et l’acoustique, nerfs de la lumière et du son, est l’expression la plus pure de la vie animale; l’autre groupe, qui comprend les nerfs olfactif, trijumeau, vague et hypoglosse, forme le passage de la vie de nutrition à la vie animale, et se comporte à l’égard des organes de la vie de nutrition: le poumon, le canal digestif, le nez, la cavité buccale et la langue, comme les nerfs lombaires à l’égard des organes de la reproduction.

Aux six paires de nerfs primitifs des Cyprins correspondent six renflemens, en partie pairs, en partie impairs, lesquels constituent les masses cérébrales. On voit dans le Trigle un passage de ces renflemens à la moelle de l’épine; en effet, dans ce poisson, six paires de renflemens correspondent aux six premières paires de nerfs spinaux. „Cette circonstance, dit M. Büchner, fait voir que les masses cérébrales sont, dans l’origine, de simples renflemens.“

Enfin, aux six paires de nerfs primitifs correspondent six vertèbres crâniennes. On voit, chez les Cyprins, une transition manifeste à cette formation, dans les trois premières vertèbres cervicales, dans lesquelles on peut déjà reconnaître la composition des vertèbres crâniennes.

Überlieferung
Druck: L’Institut. Section I 4 (1836), Sp. 296–298.

Erläuterung
Der Text in "L'Institut" ist im wesentlichen identisch mit den entsprechenden Partien in Lereboullets Protokoll der "Séance du 4 mai 1836" der "Société du muséum d'histoire naturelle de Strasbourg" (vgl.  LZ 3770). Eine deutsche Übersetzung des Textes in "L'Institut" wurde veröffentlicht in den "Notizen aus dem Gebiete der Natur- und Heilkunde" 50. Bd. (1836), Sp. 212-215 (vgl. LZ 3790).